Le secteur de la location saisonnière est en pleine ébullition. Ces dernières semaines, plusieurs annonces majeures viennent bouleverser les habitudes des propriétaires et des vacanciers : le rachat de Cybevasion par Holidu, des Français de plus en plus nombreux à réserver leurs vacances en Espagne et à la mer, des villes comme Lyon qui serrent la vis face aux meublés touristiques, ou encore la publication du « Touriscore » qui révèle les zones déjà saturées par le tourisme de masse.
Que vous soyez propriétaire, gestionnaire ou simple curieux du marché, voici un tour d’horizon des dernières tendances et décisions qui redessinent le paysage de la location courte durée en France et en Europe cet été.
La fin Cybevasion (comme on la connaît…)
L’annonce aurait pu passer inaperçue… Mais pas pour les propriétaires de chambres d’hôtes et de gîtes qui misent sur les réservations directes ! Il y a plus d’un mois Jérôme Forget, fondateur de Guest & Strategy, était le premier à en parler dans sa vidéo : le rachat de Cybevasion (opérateur des sites Gites.fr et Chambres-hotes.fr) par le géant allemand Holidu. Ce qui faisait la force de Cybevasion : la création d’une page professionnelle (plutôt bien référencée) pour la mise en relation directe avec les voyageurs et un tarif très bas, 50€ par an sans commissions ou frais supplémentaires.
Avec Holidu, c’est un tout autre fonctionnement qui s’installe : plus de coordonnées visibles, plus de liens vers votre site, la relation client passe par un formulaire impersonnel et des coûts bien plus élevés. Bref, la mise en relation directe disparaît, laissant place au modèle des grandes plateformes de réservation et OTAs.
Pour Jérôme Forget, la clé pour préserver son indépendance face aux grandes plateformes passe par plusieurs leviers : disposer d’un site internet professionnel bien référencé, construire un fichier clients solide et mettre en place des actions de fidélisation efficaces. Sans oublier de développer des partenariats locaux, qui restent essentiels pour renforcer sa visibilité et s’ancrer dans son territoire.
📍 Source : Guest & Strategy
Premiers chiffres de l’été pour les voyageurs français
PAP a publié il y a quelques jours une étude détaillant les grandes tendances des réservations de vacances des Français pour l’été 2025. Voici ce qu’il faut retenir.
Réservations en forte hausse
Les Français ont déjà massivement réservé leurs vacances : les demandes progressent de +9,1 % par rapport à l’été dernier. L’anticipation s’explique par la météo particulièrement ensoleillée et par la volonté de sécuriser un séjour dans des zones très prisées.
L’étude montre aussi que 62 % des réservations concernent le mois d’août, avec un pic sur la première quinzaine. Cela confirme l’ancrage de ce mois comme cœur des vacances d’été.
L’Espagne détrône la Côte d’Azur
Pour la première fois, l’Espagne devance la Côte d’Azur en nombre de réservations, avec une hausse de +14,1 %. Ce succès s’explique par des prix plus abordables et un ensoleillement assuré. La Costa Brava se distingue particulièrement, avec une progression de +25,4 %. Cela montre que les vacanciers recherchent avant tout un bon rapport qualité-prix et un changement de décor facilement accessible.
La plage toujours en top destination
Sans surprise, plus des deux tiers des séjours se feront au bord de la mer. Les régions du Sud restent les plus plébiscitées (Languedoc, Côte d’Azur, Atlantique Sud). Les prix des locations expliquent aussi ces choix : en moyenne, une maison en Espagne coûte 30% de moins qu’en Côte d’Azur.
La montagne en forte progression
Les vacances à la montagne séduisent de plus en plus, même en été, avec une progression de +12,8 % des réservations. Le Massif Central (+23,3 %), le Jura (+18,8 %) et les Pyrénées (+20,1 %) confirment un attrait pour des séjours nature, au calme et souvent plus économiques.
Prix des locations saisonnières
Les prix des locations cet été varient fortement selon les régions. Pour une semaine, il faut compter en moyenne :
- 2 311 € pour une maison sur la Côte d’Azur (la plus chère)
- 1 863 € sur l’Atlantique Sud
- 1 658 € en Espagne (soit environ 30 % de moins que la Côte d’Azur)
- 1 423 € dans le Languedoc
- 1 108 € en Vendée-Charente (la destination la plus abordable)
Côté appartements, c’est aussi plus doux hors Côte d’Azur, avec des tarifs entre 605 € et 830 € la semaine. Bref, l’Espagne et les régions comme le Languedoc ou la Vendée offrent cet été un bon compromis soleil et budget maîtrisé pour les voyageurs français.
📍 Source : PAP
Locations saisonnières à Lyon : de 120 à 90 jours
La Ville de Lyon a voté le 26 juin 2025 une mesure qui réduira, dès janvier 2026, le plafond de location des résidences principales sur les plateformes de réservation comme Airbnb, passant de 120 à 90 jours par an. Cette décision s’appuie sur la loi Le Meur votée en 2024 qui permet aux communes de fixer elles-mêmes cette limite, déjà appliquée dans plusieurs grandes villes (Marseille, Paris, etc).
Pour certains élus, cette limitation est encore trop légère. En 2023, dans une tribune, les maires de Lyon et de Villeurbanne ainsi que le président de la Métropole s’étaient prononcés en faveur de restrictions beaucoup plus sévères, citant en exemple les villes d’Amsterdam et de Barcelone, où la location des locations principales est limitée à seulement un mois par an.
Depuis 2018, près de 4 000 logements ont été déclarés en meublés touristiques à Lyon, dont la majorité comme résidences principales.
📍Source : Actu Lyon
Le Touriscore analyse l’effet du sur-toursime sur les localités françaises
Ville de rêve (une société experte en données territoriales) a créé un indice, appelé le « Touriscore », qui mesure à quel point chaque ville est affectée par les meublés touristiques et le tourisme de masse. Comme pour le Nutri-Score des aliments, les villes sont classées de A à E, selon leur niveau d’exposition. Le classement, publié le 24 juin dernier, prend en compte :
- Taux de meublés touristiques
- Proportion de petits logements loués sur Airbnb
- Taux de loueurs professionnels
- Densité de bars et restaurants
L’étude révèle que, parmi les 331 communes étudiées, 42 % présentent une faible pression touristique (notes A ou B), généralement situées en périphérie ou peu touristiques. En revanche, 28 % des communes, dont des villes comme Nice, Paris, Annecy ou Cannes, subissent une pression beaucoup plus importante (notes D ou E), avec un impact direct sur le logement et les commerces de proximité.
📍 Source : Ville de Rêve
C’est tout pour le moment !
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